7 DAYS AGO • 7 MIN READ

Le Brief du 04/04 : Droits de douane | Déserts médicaux | Ce que gagnent les pharmaciens titulaires

profile

Tout comprendre sur la pharma. 

Bienvenue dans le Brief Pharm6 du Vendredi 4 avril.

Vous êtes 2 072 à recevoir notre newsletter ce matin ! 🫶

Au programme aujourd'hui :

  • 🇺🇸🌐 Droits de douane : le flou artistique qui inquiète les labos
  • 🧭 Déserts médicaux : le débat sur la régulation relancé (encore)
  • 💰 Ce que gagnent les pharmaciens titulaires (en vrai)

Comme vous le savez, Pharm6, c’est avant tout une communauté 🔗.

Alors au-delà de vous in(former) chaque matin, ce que nous aimons c'est aussi échanger avec vous et voir aussi comment on peut vous aider.

Vous pouvez nous écrire via ce petit lien. C'est 100% anonyme.

Votre espace Pharm6. 💌

M.C - Fondateur de Pharm6

🇺🇸🌐 Droits de douane : le flou artistique qui inquiète les labos

Exemptée… mais pas trop.

Mercredi soir, la Maison-Blanche a confirmé que les produits pharmaceutiques seraient exclus des nouveaux droits de douane imposés aux exportations vers les États-Unis. Bonne nouvelle ? Pas vraiment.

Le flou artistique réside dans la définition de “produits pharmaceutiques”.

Les industriels attendent de savoir si cette exonération couvre aussi les principes actifs pharmaceutiques (API), ces molécules essentielles pour fabriquer les médicaments, ou si ceux-ci seront traités comme la chimie de spécialité classique, et donc taxés.

👉 Pourquoi c’est grave ?

Car aujourd’hui, la majorité des API utilisés en Europe et aux États-Unis vient de Chine. Si ces composants sont taxés, les écarts de compétitivité avec la Chine et l’Inde pourraient se creuser dangereusement.

🎯 L’enjeu : ne pas fragiliser les producteurs européens, comme Euroapi (6 sites de production, dont 2 en France) ou Seqens, qui tente actuellement de relancer la production française du principe actif du paracétamol.

Pas gagné…

Sources : Les échos - 3 avril 2025


🇮🇳 Trump taxe l’Inde… mais pas ses médicaments

👊 26 %, c’est le niveau de droits de douane imposé par les États-Unis aux produits indiens, malgré les efforts récents de New Delhi pour alléger ses taxes et faire des concessions (importations de GNL, achat d’armes US, baisse de surtaxes sur le bourbon…).

💡 Mais surprise : les médicaments indiens sont exemptés.

En 2024, l’Inde a exporté pour 7,3 milliards d’euros de médicaments vers les États-Unis.

Ces produits ne seront pas touchés par les nouveaux droits de douane, et ce malgré les 10 % de surtaxe que l’Inde impose encore aux médicaments américains.

😅 Résultat : un mélange de déception et de soulagement à Delhi.

Certes, l’Inde espérait mieux, mais face aux surtaxes infligées à ses voisins (🇻🇳 Vietnam : 46 %, 🇧🇩 Bangladesh : 37 %, 🇨🇳 Chine : 34 %), elle s’en sort plutôt bien.

Sources : Les échos - 3 avril 2025


⚖️ Procès Bayer-Monsanto : un herbicide au cœur d’un drame familial

👨‍⚖️ Le 3 avril, devant le tribunal judiciaire de Vienne (Isère), le géant allemand Bayer-Monsanto a nié toute responsabilité dans les malformations de Théo Grataloup, 17 ans, exposé in utero au glyphosate, via un produit générique de l’herbicide Roundup.

🧬 La famille accuse une exposition en août 2006 alors que Sabine Grataloup, enceinte sans le savoir, utilisait du glyphosate pour désherber une carrière d’équitation. Théo est né avec de lourdes malformations : œsophage et trachée non séparés, 55 opérations à ce jour, et une vie marquée par le handicap.

🧑‍⚖️ Les avocats de Bayer contestent :

  • Pas de lien de causalité prouvé,
  • Témoignages jugés peu crédibles,
  • Et tentatives de renvoyer la responsabilité à d'autres entités du groupe, notamment une filiale belge.

⚖️ En 2022, le fonds français d’indemnisation des victimes de pesticides avait déjà reconnu un lien possible entre le glyphosate et les malformations de Théo, qui touche depuis 1 000 € par mois jusqu’à ses 20 ans.

🗓️ Verdict attendu le 31 juillet 2025.

Un procès à suivre de très près, car une victoire pourrait ouvrir la voie à d’autres recours similaires en France.

Sources : Les échos - 3 avril 2025

🧭 Déserts médicaux : le débat sur la régulation relancé (encore)

💬 Le 1er avril, le Premier ministre François Bayrou a surpris son monde en se disant favorable à une "régulation" de l’installation des médecins. Une position encore floue, mais notable, car jamais exprimée aussi clairement à Matignon jusqu’ici.

➡️ Cette déclaration intervient en pleine discussion à l’Assemblée nationale autour d’une proposition de loi portée par le député socialiste Guillaume Garot, qui veut limiter l’installation de nouveaux médecins dans les zones jugées déjà suffisamment dotées.

🗳️ Le 2 avril, les députés ont voté le rétablissement de l’article 1er du texte, par 155 voix contre 85, malgré l’opposition du gouvernement. Cet article prévoit que dans les zones médicalement pourvues, un médecin ne pourrait s’installer qu’en remplacement d’un autre.

🧭 Le but ?

Lutter contre l’aggravation des inégalités d’accès aux soins, alors que les mesures incitatives (aides financières, assistants médicaux) n’ont pas suffi à endiguer la pénurie.

🧕‍⚕️ Le projet de loi est cosigné par 255 députés, de différents partis (de LR à LFI), preuve que la dynamique parlementaire dépasse les clivages traditionnels. Il sera définitivement débattu les 6 et 7 mai, lors de la prochaine semaine transpartisane.

🧑‍⚕️ Côté médecins, la levée de boucliers est immédiate : près de 20 organisations représentatives dénoncent une mesure contre-productive, qui risque de décourager l’installation libérale, voire pousser certains praticiens à l’étranger.

🗣️ Le ministre de la Santé Yannick Neuder, fidèle à sa ligne, réaffirme son opposition à toute coercition, jugeant qu'avec la pénurie actuelle, une régulation serait inutile.

Mais, face aux propos de Bayrou, il promet l'ouverture de discussions avec tous les acteurs de santé, courant avril.

📆 Le Premier ministre s’est engagé à présenter un plan d’actions concret avant fin avril. Mais certains craignent que cela ne remette en question le travail parlementaire en cours.

Sources : Le Monde - 3 avril 2025


🌿 Intoxications : l’Anses alerte sur les asperges des bois

🥗 L’Anses tire la sonnette d’alarme : l’asperge des bois, aussi appelée aspergette, peut provoquer des effets irritants parfois sévères. Une plante sauvage au goût raffiné, mais pas sans danger.

🔬 Une analyse a révélé la présence de raphides d’oxalate de calcium, des cristaux microscopiques connus pour leurs effets agressifs sur la peau et les muqueuses.

😮 Symptômes possibles : gonflement de la gorge, difficulté à avaler, avec des effets qui peuvent apparaître jusqu’à trois heures après ingestion.

📞 L’Anses recommande de contacter le 15, le 112 ou un centre antipoison en cas de symptôme, et rappelle que plusieurs dizaines d’intoxications ont été enregistrées en 2020, rien qu’entre janvier et juin.

📍 Ce végétal pousse partout en France entre avril et juin, dans les bois, les talus ou les prairies. On consomme généralement le bouton floral en forme d’épi, souvent en accompagnement ou en vinaigrette.

Sources : Le Monde - 2 avril 2025

🧠 Roche dévoile des résultats encourageants contre Alzheimer

Le laboratoire suisse Roche a présenté à Vienne des données issues de l’étude Brainshuttle AD, une phase Ib/IIa en cours sur un anticorps expérimental, le trontinémab, destiné à traiter la maladie d’Alzheimer.

🧪 Les résultats :
Les tests ont montré une réduction rapide et marquée des plaques amyloïdes dans le cerveau, mesurée par tomographie, en fonction des doses administrées. Roche précise que l’étude vise à évaluer la tolérabilité, l’innocuité, ainsi que les paramètres pharmacocinétiques et pharmacodynamiques du traitement.

📅 Le labo prévoit de lancer une étude de phase III dans le courant de l’année.

En parallèle, Roche a mis en avant le test sanguin Elecsys pTau181, capable d’exclure la présence d’une pathologie amyloïde de manière peu invasive. Ce test, qui permettrait d’éviter des examens lourds comme la ponction lombaire, devrait être disponible en Europe d’ici fin 2025, avant une commercialisation aux États-Unis.

Sources : Zonebourse - 3 avril 2025


🧫 Néphropathie à IgA : la FDA donne son feu vert au Vanrafia de Novartis

La FDA a accordé une autorisation accélérée au traitement Vanrafia de Novartis pour la néphropathie à immunoglobuline A (IgAN), une maladie rénale rare.

📉 L’étude de phase III en cours montre une réduction d’environ 36 % de la protéinurie par rapport au placebo, avec un effet visible dès la 6e semaine et maintenu jusqu’à la 36e.
La tolérance du traitement est jugée favorable à ce stade.

Mais attention : la FDA précise que le maintien de l’approbation dépendra des résultats à long terme, notamment sur le ralentissement du déclin de la fonction rénale, avec des données attendues pour 2026.

Sources : Zonebourse - 2 avril 2025

💰 Ce que gagnent les pharmaciens titulaires (en vrai)

Selon une étude publiée le 1er avril par Interfimo, les pharmaciens titulaires ont perçu en 2023 une rémunération médiane de 60 800 € nets par an (hors charges de travailleur non salarié), en baisse de 3 % par rapport à 2022.

On revient ainsi à des niveaux similaires à ceux d’avant la crise sanitaire, en 2019.

📉 Un recul du pouvoir d’achat :

Le coût de la vie ayant fortement augmenté depuis 2019, les pharmaciens ont mécaniquement perdu en pouvoir d’achat. Cette baisse est aussi liée à une volonté de mieux maîtriser les charges, notamment dans les officines en difficulté.

🔍 Une forte hétérogénéité

Les données révèlent une grande disparité selon les profils :

  • 60 % des titulaires gagnent entre 42 000 € et 95 000 € nets,
  • 25 % gagnent plus de 90 000 € (contre 20 % en 2019),
  • et certains, notamment ceux des petites structures, perçoivent moins de 30 000 € nets par an.

D’après le réseau CGP, la taille de l’officine reste un critère déterminant :

  • Une officine avec un CA entre 2,5 et 4 millions d’euros permet en moyenne une rémunération de 72 100 €,
  • Entre 1 et 1,5 million, c’est 41 100 €,
  • En dessous du million : 28 100 €, soit parfois moins qu’un pharmacien adjoint à 35 h.

Les pharmacies rurales ont vu leur rémunération progresser de 4,8 % en 2023, mais restent parmi les moins bien rémunérées (60 400 €), alors que celles situées dans les centres commerciaux sont les mieux loties (environ 73 500 €).

⚠️ Ces chiffres mettent en lumière une fragilité économique croissante, surtout pour les petites structures, avec un poids de l’endettement important qui pèse sur les rémunérations.

Sources : Le quotidien du pharmacien - 3 avril 2025

C’est tout pour aujourd’hui !

Belle journée ! On vous aime ! et surtout KEEP GOING !!!

Vous avez des questions ? Contactez nous sur insta (nous répondons plus vite que Mbappe) !


Unsubscribe · Preferences

Tout comprendre sur la pharma.