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Le Brief du 16/07 : Bayrou | Rougeole | Valproate

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Tout comprendre sur la pharma. 

Hello les amis,

Bienvenue dans le Brief pharm6 du Mercredi 16 juillet.

Merci à tous les nouveaux abonnés 🫶 !

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je me présente rapidement :

Je suis docteur en pharmacie et diplômé du Master politiques publiques de Sciences Po Paris 🎓.

Ces dernières années, j'ai :

  • travaillé dans un cabinet de conseil en stratégie à Londres 🇬🇧
  • travaillé au sein des cabinets de deux ministres de la Santé 🏛️

J'ai ensuite créé Pharm6 pour démocratiser l’accès à l'actu pharma en France 💊.

Pharm6 grandit chaque jour un peu plus 🚀, mais j’essaie de rester au plus proche de vous, notamment via ce lien où vous pouvez m’écrire 💬 :

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Belle journée 🫶

M.C - Fondateur de Pharm6

💶 Bayrou veut doubler la franchise sur les médicaments et revoir le système des ALD

Lors de sa conférence de presse du 15 juillet, François Bayrou a dévoilé un plan pour réduire de 5 milliards € par an les dépenses sociales, dans le but de ramener le déficit public à 2,9 % d’ici 2029 (contre 5,8 % actuellement).

Et comme souvent, la santé est au menu de l’austérité 📉💊

Parmi les mesures annoncées :

  1. Franchise sur les médicaments :
    💰 Elle passerait de 50 € à 100 € par an, et serait prélevée directement au comptoir, selon la ministre Catherine Vautrin.
  2. Révision des ALD (Affections de Longue Durée) :
    🔍 Trop de Français bénéficieraient du remboursement à 100 %, selon le gouvernement. Deux pistes sont envisagées :
    • Ne rembourser à 100 % que les traitements directement liés à l’affection ayant justifié l’ALD
    • Retirer le statut ALD lorsqu’il n’est plus médicalement justifié
  3. Dossier Médical Partagé (DMP) :
    📁 Il deviendra obligatoire pour tous les professionnels de santé.
    🤖 Une intelligence artificielle y sera intégrée pour faciliter les diagnostics et éviter les examens en double.
  4. Arrêts maladie :
    🔄 Il sera possible de reprendre le travail après 30 jours d’arrêt sans repasser par la médecine du travail (sauf accident ou maladie professionnelle).
    ✅ Ce sera au médecin traitant (généraliste ou spécialiste) de décider.

🧴 En parallèle, d’autres pistes sont à l’étude :

  • Remettre en circulation les dispositifs médicaux non utilisés après un décès
  • Renforcer la prévention et la vaccination pour freiner l’augmentation des maladies chroniques (+4,5 points/an)

📆 Ces propositions seront intégrées au PLFSS 2026, prévu à l’automne.

Sources : Le quotidien du pharmacien, Les échos - 15 juillet 2025


🇬🇧🇺🇸 Oxford Biodynamics décolle en Bourse grâce à une étude clinique menée par Pfizer

Pendant que l’UE se prépare à la guerre commerciale, en Normandie, on mise sur les drones pour désengorger les parcours de soins.

Delivrone, start-up fondée en 2021, vient de lever 4 millions d’euros pour déployer ses services de livraison médicale par drone 🚁💉.

🧰 L’offre :

  • Acheminer des médicaments, prélèvements biologiques, défibrillateurs ou lait maternel entre établissements de santé
  • Fonctionnement via abonnement pluriannuel auprès d’hôpitaux, laboratoires, ou groupements de pharmacies

🌍 Où ça vole ?

  • 15 établissements déjà partenaires, dont plusieurs CHU (Rouen, Amiens, Reims…)
  • Zone d’action jusqu’à 200 km autour des bases, situées dans des zones identifiées comme en tension médicale

♻️ Les avantages mis en avant :

  • 95 % d’émissions carbone en moins par rapport à un véhicule thermique
  • Transport deux fois plus rapide en moyenne
  • Réduction des ruptures de parcours de soins

👥 Avec 10 employés aujourd’hui (dont 6 en développement logiciel), la start-up prévoit de doubler ses effectifs d’ici fin 2025.

Delivrone se positionne face aux mastodontes américains du secteur (Zipline, Wing…) avec une ambition claire : s’imposer comme le champion français de la livraison médicale automatisée.

Sources : Zonebourse - 15 juillet 2025

📉 Rougeole et coqueluche : la baisse vaccinale en Europe déclenche un retour inquiétant des épidémies

📊 En 2024, l’Europe a enregistré :

  • 125 000 cas de rougeole, soit le double de 2023
  • près de 300 000 cas de coqueluche, soit trois fois plus que l’année précédente

👉 C’est la plus forte recrudescence depuis près de 30 ans, selon les données publiées par l’OMS et l’Unicef le 15 juillet.

Pourquoi ?
🔻 La couverture vaccinale infantile continue de reculer :

  • Rougeole (1re dose) : de 96 % en 2019 à 94 % en 2024
  • Rougeole (2e dose) : de 92 % à 91 %
  • DTC (diphtérie, tétanos, coqueluche – 3e dose) : de 95 % à 93 %
  • Polio (3e dose) : de 95 % à 93 %

⚠️ Résultat : plus de la moitié des pays de la région OMS Europe n’atteignent plus le seuil de 95 % nécessaire à l’immunité collective.
📈 Le nombre d’enfants non vaccinés du tout (“zéro dose”) a bondi de +74 000, pour atteindre 238 000.

💬 Les causes ?

  • Désinformation massive sur les vaccins via les réseaux sociaux
  • Déficit de mémoire collective : les jeunes parents n’ont pas vu les ravages des maladies évitables
  • Systèmes de santé fragilisés dans plusieurs pays d’Europe

Et pendant ce temps, aux États-Unis, Robert Kennedy Jr, ministre de la Santé et vaccino-sceptique notoire, a entamé une refonte de la politique vaccinale, ce qui inquiète fortement les experts.

📢 L’OMS appelle à une mobilisation urgente pour éviter d’anéantir des décennies de progrès sanitaires : accès aux vaccins, lutte contre la désinformation, renforcement des soins de proximité… tout est à (re)faire.

Sources : Les échos - 15 juillet 2025


🧪 ANSES sous pression : le gouvernement impose un traitement prioritaire pour les demandes de pesticides

📝 Le 8 juillet, un décret signé par les ministères de l’Agriculture, de la Transition écologique et de la Santé vient remettre en cause l’indépendance de l’ANSES 🧬
L’agence est désormais contrainte d’examiner en priorité certains dossiers d’autorisation de pesticides, choisis par le gouvernement.

🔍 Le texte permet à l’État de :

  • définir une liste de pesticides “à usage prioritaire”
  • imposer à l’ANSES de revoir l’ordre d’examen des dossiers, en fonction des besoins agricoles 🧑‍🌾

⚠️ Le hic : cette mesure avait été refusée à une large majorité par les députés lors du vote de la loi Duplomb (qui vise à “lever les contraintes” sur les agriculteurs). Le décret contourne donc clairement la décision parlementaire.

🧨 Risques pointés par les ONG (comme Générations Futures) :

  • dépriorisation des retraits de produits toxiques
  • pressions politiques sur un organisme censé rester scientifiquement indépendant

😠 L’ANSES n’a pas été consultée avant la publication du décret. Elle a annoncé “analyser les conséquences” du texte, rappelant que cette nouvelle organisation ne correspond pas aux principes harmonisés européens.

💬 Plusieurs députés, dont Dominique Potier (PS) et Julien Dive (LR), dénoncent un passage en force du gouvernement, parlant même de “trahison des engagements pris” et de “mise sous tutelle” de l’agence sanitaire.

📣 Verdict en attente : les écologistes, insoumis et communistes ont saisi le Conseil constitutionnel, estimant que cette mesure viole plusieurs principes fondamentaux, dont celui de précaution.

Sources : Libération - 12 juillet 2025

🇨🇦 Eli Lilly obtient une autorisation au Canada pour traiter la maladie de Crohn avec Omvoh

Le 15 juillet, Eli Lilly a annoncé que Santé Canada avait officiellement approuvé son médicament Omvoh pour une nouvelle indication : la maladie de Crohn 🧻🧠

💉 Ce traitement ciblé s’adresse aux adultes atteints d’une forme modérée à sévère de la maladie, en particulier ceux :

  • qui n'ont pas répondu aux traitements classiques
  • qui sont intolérants à certains médicaments
  • ou qui ont perdu réponse à une biothérapie

✅ Cette autorisation s’ajoute à l’indication déjà existante pour la rectocolite hémorragique.
📦 En parallèle, Santé Canada a également validé une formulation sans citrate pour injection sous-cutanée, rendant les injections potentiellement moins douloureuses.

📍Pour rappel : la maladie de Crohn est un trouble auto-immun chronique affectant le tube digestif. Elle peut entraîner douleurs, hospitalisations, interventions chirurgicales… et impacter lourdement la qualité de vie des patients.

Sources : Zonebourse - 15 juillet 2025


🇨🇳 Kailera annonce une perte de poids de 17,7 % avec son traitement anti-obésité expérimental en Chine

Grosse actu du 15 juillet également : Kailera Therapeutics (🇺🇸) et Jiangsu Hengrui Pharmaceuticals (🇨🇳) ont présenté les résultats d’un essai clinique de phase avancée sur leur candidat médicament contre l’obésité : KAI-9531 💉⚖️

🎯 Les chiffres marquants :

  • 17,7 % de perte de poids moyenne après 48 semaines avec une dose de 6 mg
  • 88 % des participants ont perdu au moins 5 % de leur poids
  • Les effets secondaires étaient gastro-intestinaux légers à modérés (classiques pour cette classe de traitements)

📌 KAI-9531 fait partie des médicaments de type GLP-1, comme le Zepbound d’Eli Lilly ou le Wegovy de Novo Nordisk. Ils agissent en :

  • contrôlant la glycémie
  • induisant une sensation de satiété

💰 Kailera, lancée en 2024 avec 400 millions $ de financement, a déjà acquis quatre candidats anti-obésité auprès de Hengrui.
🎯 Le marché visé : 150 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie.

📈 Plus tôt cette année, une dose de 8 mg avait permis une perte de 22,8 % de poids, lors d’un essai de phase intermédiaire.

🔜 Prochaines étapes :

  • Demande d’autorisation en Chine par Hengrui
  • Lancement d’essais mondiaux par Kailera, avec des doses plus fortes et des durées prolongées

Sources : Zonebourse - 15 juillet 2025

⚠️ Valproate : une nouvelle étude interroge les restrictions imposées aux hommes

Depuis janvier 2025, la prescription de valproate (et dérivés) chez les hommes est soumise à un protocole renforcé, à la suite d’une étude post-AMM qui suggérait un léger risque accru de troubles neurodéveloppementaux chez les enfants conçus dans les 3 mois suivant un traitement paternel.

📋 Ce protocole inclut :

  • Une prescription initiale réservée aux neurologues, psychiatres ou pédiatres
  • Un renouvellement possible par tout médecin
  • L’obligation pour le patient de fournir à chaque délivrance une attestation d’information partagée, cosignée avec le médecin et valable un an

Mais voilà : une nouvelle étude, également post-AMM, remet ces conclusions en question.

📍Basée sur un sous-ensemble des données danoises de l’étude initiale, elle n’a pas retrouvé d’augmentation du risque pour les enfants dont le père avait été traité par valproate avant la conception.

Pour l’instant, rien ne change sur le plan réglementaire.

Mais l’Agence européenne du médicament (EMA) a ouvert une procédure d’analyse comparative pour comprendre l’écart entre les deux études. Elle demande des données supplémentaires aux laboratoires titulaires de l’AMM pour le valproate.

⏳ À suivre, donc, mais les règles restent inchangées pour les officines : attestation obligatoire à chaque délivrance, et prescription initiale réservée aux spécialistes.

Sources : Le quotidien du pharmacien - 15 juillet 2025

C’est tout pour aujourd’hui !

Belle journée ! On vous aime ! et surtout KEEP GOING !!!

M.C - Fondateur de Pharm6

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