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L’idée n’est pas de tout casser. Les accords volontaires entre les laboratoires et les autorités restent la voie privilégiée. Mais quand ces accords sont impossibles — ou simplement trop lents — ce nouveau cadre permet de passer à l’action sans attendre le bon vouloir des industriels.
Ce système existait déjà, mais de façon éclatée : chaque pays gérait ça de son côté. Problème : les chaînes d’approvisionnement, elles, sont européennes. Résultat : en pleine crise, on se retrouve avec des procédures inégales, des délais incompréhensibles… et des vaccins qui n’arrivent pas à temps là où il faut.
Ce nouveau règlement vise donc à harmoniser la réponse sanitaire, en instaurant un cadre commun pour toute l’UE. Autrement dit : même règle pour tous, et surtout réaction rapide et coordonnée si ça dégénère.
Un point important : les entreprises concernées ne seront pas obligées de divulguer leurs secrets industriels.
Et maintenant ? Le texte doit encore être validé en session plénière du Parlement européen. S’il passe, il sera publié au Journal officiel de l’UE… puis entrera en vigueur 20 jours plus tard.
Sources : Conseil de l’Union européenne - Le quotidien du pharmacien - 28 octobre 2025
L’affaire Mediator rebondit : certaines victimes sont invitées à poursuivre… leurs propres avocats
C’est une histoire dans l’histoire. Et comme souvent avec le Mediator, rien n’est simple.
Plus de quatre ans après la condamnation des laboratoires Servier, une nouvelle affaire émerge. Cette fois, ce ne sont ni les labos, ni le médicament, ni les autorités sanitaires qui sont au centre des critiques… mais certains avocats des victimes.
Retour rapide : en mars 2021, près de 6 500 personnes ayant pris du Mediator ont obtenu une indemnisation de 180 millions d’euros, au titre du préjudice d’anxiété.
Mais une quarantaine de victimes — membres de l’Association d’aide aux victimes des accidents des médicaments (Aaavam) — ont découvert qu’elles n’étaient pas dans la liste.
Pourquoi ? Parce que leur avocat aurait mal géré leurs dossiers : dépôt tardif de conclusions, erreurs d’adresses, demandes mal chiffrées, et même confusion d’identité juridique entre les étapes de la procédure. Bref, une série de couacs qui ont rendu leurs demandes juridiquement irrecevables.
Résultat : l’Aaavam les oriente vers un autre avocat, Me Jean-Patrick Saint-Adam, spécialiste des fautes professionnelles… qui accepte de les défendre contre leurs anciens conseils.
Sauf que l’affaire ne s’arrête pas là. Le bâtonnier de Paris a ouvert une procédure disciplinaire contre Me Saint-Adam. Motif : démarchage trop direct (il a contacté les victimes par courrier), absence de transparence sur ses honoraires, et surtout atteinte à l’image de la profession.
Les avocats visés, eux, crient au dénigrement, aux fausses accusations, et dénoncent une forme de publicité déguisée.
L’enjeu dépasse donc le simple cadre du Mediator. Ce que cette affaire soulève, c’est la question de la responsabilité des avocats dans les grandes procédures collectives, et celle du recours des justiciables quand la défense elle-même flanche.
À suivre : les sanctions possibles vont de l’avertissement à la radiation. Mais pour les victimes concernées, l’essentiel reste d’obtenir enfin ce qu’elles attendaient depuis le début : une réparation.
Sources : Le Monde - 28 octobre 2025
Le ministre de la Santé de Trump veut réhabiliter les graisses saturées dans l’alimentation des Américains
C’est un virage nutritionnel à 180 degrés… et un casse-tête pour les experts en santé publique. Robert Kennedy Jr., actuel ministre de la Santé de Donald Trump, s’apprête à publier de nouvelles recommandations officielles aux États-Unis. Leur objectif ? Encourager la consommation de graisses saturées, comme celles présentes dans la viande rouge, le lait entier, le fromage ou le beurre.
L’annonce est attendue dans les prochaines semaines, mais les grandes lignes sont déjà connues : – Réhabilitation des aliments riches en acides gras saturés, – Promotion de leur introduction dans les cantines scolaires, – Et mise en cause du discours scientifique dominant des dernières décennies sur les risques cardiovasculaires.
L’argument de Kennedy Jr. ? Selon lui, ces graisses ont été diabolisées à tort et sont en réalité bénéfiques pour la santé… Une position controversée, pour le moins.
Ce changement de cap inquiète profondément la communauté scientifique. Les principales critiques pointent :
Une absence de seuil précis dans la future recommandation,
Un risque accru de cholestérol élevé dans la population,
Et un potentiel rebond des maladies cardiovasculaires, qui restent parmi les principales causes de mortalité aux États-Unis.
Aujourd’hui, les recommandations américaines limitent ces graisses à 10 % de l’apport calorique quotidien. L’American Heart Association, encore plus prudente, fixe ce seuil à 6 %. Autant dire que les nouvelles directives s’inscrivent à contre-courant total de ce consensus.
Et ce n’est pas qu’une affaire de nutrition. Cette réorientation alimente aussi un discours politique plus large sur la liberté alimentaire, avec des accents anti-“dictature du tofu”, et une forme de revendication culturelle autour de la viande et des produits d’origine animale.
Sources : Le Courrier international - 28 octobre 2025
L’Inserm réussit à visualiser la circulation sanguine d’un organe entier en 4D, une première mondiale
C’est un exploit technologique discret… mais qui pourrait bouleverser la manière de diagnostiquer certaines maladies.
Le 28 octobre 2025, une équipe de chercheurs de l’Inserm a annoncé avoir mis au point une échographie 4D (trois dimensions + le temps) capable de cartographier la microcirculation sanguine d’un organe entier chez l’animal. C’est la première fois au monde qu’une telle prouesse est réalisée.
Concrètement, la technologie permet de visualiser le réseau de vaisseaux sanguins les plus fins — moins de 100 micromètres — dans des organes comme le cœur, le rein ou le foie. La qualité d’image s’approche même, dans certains cas, de celle obtenue avec une IRM.
L’innovation repose sur une sonde multi-lentille, couplée à une nouvelle manière de projeter les ultrasons. Résultat : on voit en 3D l’arbre vasculaire d’un organe… en mouvement. Et en couleur.
Pourquoi c’est important :
Les maladies des petits vaisseaux sont difficiles à détecter : elles évoluent lentement, souvent sans symptômes visibles au début.
Cette technologie permettrait un diagnostic plus précoce, en “remontant le temps de la maladie”, selon les chercheurs.
Pour l’instant, la technique a été testée chez l’animal, mais des essais cliniques sur une quarantaine de patients sont prévus au début de l’année 2025. L’objectif est d’aboutir à un dispositif non invasif, portable et utilisable en pratique médicale courante.
En résumé : Une avancée française discrète mais majeure, qui pourrait, à terme, changer la donne pour le suivi des traitements, le diagnostic des maladies vasculaires… et une meilleure compréhension du système circulatoire dans son ensemble.
Sources : France info - 28 octobre 2025
De nouveaux médicaments hybrides deviennent substituables en officine
Le 28 octobre 2025, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament) a annoncé l’intégration de 21 nouveaux princeps dans les groupes hybrides. Conséquence directe : ces spécialités deviennent substituables en pharmacie, comme les génériques — mais avec quelques nuances.
Petit rappel : un médicament hybride, c’est quoi ? C’est une copie d’un médicament de référence, mais qui diffère sur certains points : → voie d’administration, → dosage, → forme pharmaceutique, → ou tout simplement, impossibilité de prouver la bioéquivalence avec les méthodes classiques (comme les études de biodisponibilité).
En clair : ce n’est pas un générique stricto sensu, mais on peut tout de même le substituer… à condition qu’il figure dans le registre des hybrides validés par l’ANSM.
La liste des nouveaux substituables est plutôt costaud :
Collyres et traitements ophtalmiques :
Lumigan, Ganfort, Azopt, Simbrinza, Xalatan, Combigan, Dacryosérum, Désomédine, Geltim LP → Pour la tension oculaire, les conjonctivites, les lavages, etc.
Antiseptiques :
Biseptine, BiseptineSpraid → Application cutanée, classique de la désinfection.
Antifongiques et antipsoriasiques topiques :
Amycor, Mycoster, Sébiprox, Onytec, Daivobet → Pour les mycoses cutanées, les ongles, ou le psoriasis.
Traitements capillaires :
Alostil → Mousse pour application cutanée contre la chute de cheveux.
Mais attention à deux points essentiels :
Pas de "tiers payant contre hybride" automatique (contrairement aux génériques). → En clair, si le patient refuse la substitution, il peut encore bénéficier du tiers payant, même sans justification.
Certains de ces princeps sont déjà dans des groupes génériques. → Exemple : Ganfort, Daivobet, Biseptine ou Azopt apparaissent dans les deux registres (hybrides et génériques), ce qui peut prêter à confusion.
La situation pourrait évoluer dès 2026, avec le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui prévoit d’étendre le principe du tiers payant automatique aux hybrides. Mais pour l’instant : rien d’automatique, tout est à vérifier au cas par cas.
Sources : Le quotidien du pharmacien - 28 octobre 2025